Editorial

Le 23-mai-2004

L'état des stats de l'état

Les statistiques liées aux accidents sur les routes de France montrent un net fléchissement du nombre de tués et de blessés:  c'est une bonne nouvelle. Je m'en réjouis tout en m'étonnant de la promptitude de leur annonce, alors même que seules les données de 2002 sont officiellement disponibles (c.f. le site du ministère de l'intérieur). En revanche je reste perplexe quant à l'interprétation des résultats par les officiels consultés par la presse!

Nous savons tous que le premier pimpin venu est capable d'effectuer des calculs relativement complexes avec son tableur. Encore faut il connaître l'origine des données et maîtriser la compréhension des statistiques obtenues...

Exemple simple: tout le monde sait ce qu'est une régression linéaire. Mais qui sait qu'avant de la calculer il faut s'assurer de l'homocédasticité des données (en vue de calculer un éventuel facteur de pondération, et, question en option, comment se calcule t'il?)? Et qui est capable de citer quelques statistiques moins basiques que le coefficient de détermination (différent du coefficient de corrélation comme chacun sait) afin de déterminer la qualité de la régression?

Je connais la réponse à ces questions parceque j'ai travaillé le sujet, que j'ai pris conseil auprès de spécialistes et que j'ai ouvert quelques bouquins savants. C'est ce que je conseille de faire au sombre @$%~#$ qui a annoncé tout de go (sur France Inter, cette semaine) que le problème de l'alcoolisme était un non problème parceque tout le monde connaissait la règle et que son éradication était une question de temps. Or, je vous rappelle, statistiques à l'appui, qu'autant les campagnes de prévention visant la vitesse ont systématiquement un effet positif sur le nombre des accidents, autant les campagnes visant l'alcoolémie n'ont pas eu d'incidence. Affligeant.

Bonne quinzaine à tous

 

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